La Supercinq Baccara, La Bourgeoise de chez Renault

Au début des années 70, la marque Renault lance sa nouvelle petite citadine, la Renault 5, qui viendra ainsi compléter la gamme des « petites » Renault, le constructeur commercialisant déjà de la Fameuse 4L (ou Renault 4).


Présentée en 1972 à Paris, la R5 sera l’un des plus grands succès commercial de la marque, au cours des années 70-80, avec plus de 5 millions d ‘exemplaires vendus.


Cependant, malgré le succès de la R5, Renault dès 1978 se penche sur sa remplaçante avec le projet 140 qui donnera naissance en 1984 à la Renault Supercinq.


Or, on ne change pas une équipe qui gagne, puisqu’on retrouve avec la Supercinq l’esprit de sa grande sœur, celle-ci présentant le même profil (bien que modernisé) et conservant des pare-chocs en plastique.


Bien entendu, Peugeot ayant lancé sa célèbre 205 en 1982, cette Supercinq se devra de concurrencer la marque au lion sur le segment des petites citadines.


Lancée lors du mondial de Paris en 1984, la Supercinq ne sera proposée qu’en 3 portes, la version 5 portes n’arrivant que quelques mois plus tard. Equipée d’un petit 4 cylindres développant de 42 à 60 CV, seule la version GT Turbo en réponse aux 205 GTI se verra dotée, lors de son lancement en 1985, d’un moteur 4 cylindres développant 115 CV.



C’est en 1987 que la marque au losange restyle la Supercinq, avec la Phase 2, qui reçoit une nouvelle calandre avec le logo Renault sur le côté gauche (et non plus au centre…), de nouveaux pare-choc avec spoiler intégré, et pour certaines une peinture intégrale comme sur la Supercinq Baccara


Equipée d’un 4 cylindres 1,7 litres de 90 cv à 5 500 Tr/Min, la Baccara, lancée cette même année, se voit dotée d’une finition haut de gamme et soignée . Ce traitement spécifique apporté à la Baccara (d’ailleurs aussi chère qu’une Supercinq GT Turbo) permettra à la marque au losange de créer la première citadine de luxe, prisée par une clientèle aisée souhaitant une citadine haut de gamme, chic et performante.


Car oui, la Baccara se veut d’être une citadine chic, élégante et performante. Hormis trois teintes extérieures initialement proposées (Brun Arabica, Noir et Lichen), la Baccara se distingue par son intérieur Cuir Connely (comme pour les Jaguar et Rolls !) en accord parfait avec les plastiques et la moquette épaisse qui recouvre l’intérieur de l’habitacle et le coffre.


Renault Supercinq Baccara


Mais ce n’est pas tout, cette luxueuse Supercinq offre à son conducteur une (très) longue liste d’équipements de série : Entre autre un volant sport 3 branches, un bloc compteurs avec compte-tours électronique et tachymètre gradué à 200 Km/h, des vitres électriques, une direction assistée, un verrouillage centralisé avec plip, des pare-soleils avec miroirs de courtoisie…. etc.


Et « French Touch » du luxe oblige, une housse en simili cuir placée sous la plage arrière qui vous permettait de ranger votre veste ou costume et dire ainsi adieu aux faux plis !


Renault Supercinq Baccara


Côté performances, cette Supercinq Baccara n’est pas en reste ! Légère avec 825 Kg sur la balance, grâce à son moteur vif de 90 CV  vous pouviez avaler le 0 à 100 Km/h en moins de 10 secondes, assurer le 1000 mètres départ arrêté en 31 secondes et afficher une vitesse de pointe de près de 185 Km/h.


Une voiture résolument sportive sous ses airs bourgeois, car proche des performances d’une 205 GTI de 115 CV. A titre de comparaison, une 205 GTI pesait 25 Kg de plus que la Baccara, et ne mettait que 30,4 secondes pour avaler un 1000 mètres départ arrêté (contre, pour rappel, 31 secondes avec la Baccara).


Performantes avec sa boite mécanique à 5 vitesses lors de son lancement, elle sera proposée en 1989 avec une boite automatique à 3 rapports associée malheureusement à un moteur de 1,4 litres de 68 cv, ce qui vient considérablement grever le côté chic et sport de la Baccara. Mais en fait une véritable urbaine à la conduite de salon…


Seule « ombre » au tableau, la Supercinq Baccara était chère et uniquement disponible en 3 portes.


Après trois années de commercialisation et de « bons et luxueux » services, la Supercinq Baccara n’est plus proposée par le réseau, la Clio Baccara venant prendre la relève.


Aujourd’hui, se procurer une Supercinq Baccara est assez difficile, et relève presque de la mission impossible ! Mais si vous l’acceptez, il vous en coûtera environ 3 000 € pour un exemplaire de (très ?) bonne facture.


Les Baccara souffrant malheureusement d’une qualité de fabrication à la Française qui traverse difficilement les années, sans compter un historique incomplet ou flou, un entretien partiel, vous devrez donc vous armer de patience si vous souhaitez trouver LA Baccara de vos rêves d’adolescent.


Toujours est il que nous, cette Supercinq de luxe on l’adore, car vous le savez désormais, in class we trust !


Arnaud Bonino

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