Le Duel Mercedes – BMW façon Henri Pescarolo

Nous parlons d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, comme le chantait Aznavour, et cela se confirme en découvrant sur notre plate-forme vidéo préférée, l’essai (plutôt le duel) réalisé par le pilote automobile Henri Pescarolo à bord de cette Mercedes 190E 2.5 16 soupapes qu’il oppose naturellement à la BMW E30 M3 Evolution.


D’un point de vue essai, nous ne sommes pas dans une présentation à la Dominique Chapatte qui nous explique que le tableau de bord est de très belle facture, ou que le galbe de l’aile arrière est superbement dessiné, non on assiste à un essai, un duel en bonne et due forme avec deux sportives testées comme tel.


Ainsi, dans ce duel automobile et viril, nous sommes en présence de deux bourgeoises « en survêtements » (comme l’essayeur d’ailleurs), la nouvelle version 2.5 litres de la Mercedes 190E lancée en 1989 par Stuttgart et la déclinaison M3 de la BMW lancée 3 ans auparavant par Munich, en septembre 1986.


Ces deux Allemandes étaient, à l’époque, la référence en terme de berlines sportives, permettant aux jeunes cadres dynamiques ou papas en mal de performances de filer vers la côté d’azur sur la voie de gauche de l’A6, sans trop se soucier des radars fixes.


Mercedes-190E-2,5-16-soupapes


En effet, la Mercedes 190E 2.5 16 S arrive dans les concessions au début de l’année 1989 avec une motorisation plus puissante que sa devancière motorisée par un 2.3 litres, toujours en réponse à sa concurrente, la BMW M3. Avec ce nouveau moteur préparé par Cosworth développant 195 à 204 CV (selon si la voiture est catalysée ou non), Mercedes propose une berline, classe sobre et performante avalant le 0 à 100 en moins de 8 secondes, pour une vitesse de pointe de plus de 230 Km/h.


BMW-E30-


La BMW E30 M3, arrive quant à elle sur le marché en 1986. Motorisée comme sur la Mercedes par un 4 cylindres (et non un « classique » 6 en ligne comme sur la 325i), la M3 développe 195 à 200 CV (si catalysée ou non), vous assurant une vitesse de pointe de 235 Km/h et le 0 à 100 en moins de 7 secondes. La version Evolution de la BMW M3 lancée fin 1989 essayée ici par notre ami Henri voit sa puissance portée à 220 CV, sans implications majeures au niveau des performances affichées.


D’un point de vue design, la BMW M3 est beaucoup plus « show off » et brutale que la Mercedes qui capitalise, quant à elle, sur une carrosserie, certes, sportive mais moins « tape à l’œil ». Preuve en est que Mercedes assume une certaine discrétion, les commentaires que l’on peut lire dans la Presse à propos de cette 190 E 2.5 16S :« A la question "sport ou confort, faut-il choisir ?", la 190 E 2.5 16 répond catégoriquement non. Elle n'est pas la seule, mais elle le fait avec une certaine classe »


Réellement réservée à une gente masculine aisée, la BMW E30 M3 s’affichait à plus de 270 000 Francs avec moins de 8 000 exemplaires produits, et la version M3–Evolution produite à 5 ou 600 exemplaires à 380 000 Francs. Un tarif élevé également pour la Mercedes 190 E 2.5 16S un peu plus exclusive qu’une M3 « classique » avec un prix de plus de 300 000 Francs et moins de 6 000 exemplaires produits par Stuttgart.


Aujourd’hui devenir propriétaire d’une Mercedes 190 E 2.5 16S nécessite un investissement de quelques 15 000 € pour un exemplaire de bonne facture, comme ici , là où le budget est plus conséquent pour une BMW E30 M3 avec un ticket d’entrée plus élevé pour un superbe exemplaire comme ici .


Deux budgets certes, mais surtout deux esprits (très) différents si on veut rouler en bourgeoises de sports. Après, vous pouvez toujours vous fier à l’avis d’Henri Pescarolo, pour faire votre choix, nous on a (déjà) le nôtre.


Arnaud Bonino


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