Le Seigneur des Porcheries – Le Chef-d’œuvre de Tristan Egolf

« Le Seigneur des Porcheries : il est temps de tuer le veau gras et d’armer les justes », est le titre entier de cette œuvre inclassifiable, tant la puissance de ce roman nous emporte.
Tristan Egolf dessine ici un portrait au vitriol d’un milieu qu’il connaît bien, une bourgade au fin fond des Etats-Unis nommée Backer, une communauté raciste, homophobe, sexiste, bigote, alcoolique, conservatrice. Et un enfant, John Kaltenbrunner.
C’est donc l’histoire de John, un personnage totalement barré comme presque seule la littérature américaine sait en créer. Les pires calamités vont s’abattre sur lui, qui pourtant est à la fois brillant (il reprend en main la ferme familial à 8 ans) et socialement inadapté. Backer lui fait payer sa différence, mais sa vengeance sera terrible.
La plume acérée de Tristan Egolf, dénonce avec cynisme et ironie, les travers de la société américaine. Son humour corrosif nous fait sourire sur les situations les plus sombres. Et pourtant.
Petites descriptions parmi tant d’autres : « Année après année, le comté de Green se classe régulièrement parmi les cinq premiers du pays en termes de consommation d’alcool par habitant. Presque tout le monde à Baker boit en vertu d’une nécessité terrifiante. Un jeune homme peut difficilement se faire accepter parmi les adultes avant d’avoir plié au moins un pick-up autour d’un poteau téléphonique dans un état d’hébétude alcoolique."
« Si un individu parmi cinquante devait se faire chier dessus par un vol de mouettes, ce serait John, à chaque fois, sans exception. Personne n’avait un don pareil pour se trouver là où il ne fallait pas. »
Il est la victime permanente des injustices les plus cruelles, Il hait la société, et elle le lui rend bien. Comment en vouloir à Kaltenbrunner de prendre sa revanche sur cette communauté étriquée, dégénérée et laide.
Nous devenons donc les complices consentants de John et de son inoubliable vendetta.
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